jeudi 15 juillet 2010

Bagan à pied




Ce que nous avons fait à l'aube, histoire de voir le soleil se lever du haut d'une terrasse, spectacle magnifique; nous pouvions le faire à partir de l'hôtel, situé à l'orée du site.


Une parenthèse: autrefois s'étendait ici un village, Old Bagan; mais la junte militaire en a décidé le déménagement; après destruction des pauvres maisons, on a bâti une cité dédiée aux tourisme, hôtels, restaurants, boutiques... Quant aux résidents, ils furent obligés de déguerpir en vitesse, et de se recaser dans une village artificiel, New Bagan. Notre chauffeur, dont ce fut le destin, nous explique le déracinement douloureux et le sentiment d'injustice ressenti par les habitants de Bagan. Mais pas le choix, et en plus obligation de participer à l'opération - détruire sa propre maison !, sans aucune échappatoire possible. La quiétude et la magnificence de Bagan cachent des drames humains.


Photos: remarquez que je suis pieds nus sur le toit d'un temple; c'est obligatoire (on retire souvent ses chaussures en Asie) et parfois pénible dans ces ruines caillouteuses

mercredi 14 juillet 2010

Bagan (suite)

Une image repiquée sur Internet, parce que je trouve mes photos pas terribles...

Bagan







Bagan est un des plus beaux endroits de la terre...un des endroits dont la beauté et la grandeur m'ont le plus touchée dans ma vie de voyageuse. Imaginez une plaine de 42 km2, parsemée de milliers de temples que nous appelons pagodes... La plupart en ruines, ce qui ajoute de la poésie au spectacle; autrefois, les temples recouverts d'or devaient briller de tout leur éclat jusqu'à l'horizon. Quel est donc ce peuple qui construisit 4400 temples-stupas en l'honneur de Bouddha ??? C'est l'oeuvre du roi Anawrahta, et puis de ses successeurs, à partir de 1044. Et tout fut détruit par .... Kubilai Khan, le petit-fils de Gengis-Khan.



Nombre de ces monuments sont en piteux état, victimes des intempéries, des pillages, du manque d'entretien, mais ils sont toujours debout. Certains sont restaurés et en activité. Les Birmans sont très pieux.



Il faudrait disposer d'au moins une semaine pour arpenter le site à pied ou à vélo : c'est un de mes regrets, avoir dû me limiter à quelques visites, les temples les plus célèbres.

mardi 13 juillet 2010

Le Thande Hotel




Ce luxueux bungalow a une histoire... Nous apprenons par le groom que c'est ici que descendent les militaires de la junte lorsqu'ils viennent à Bagan ! Nous voilà donc dans l'antre du pouvoir. Chambre tout confort, deux salles de bains, salon et bar rempli d'alcools étrangers... Jardinet avec vue sur le fleuve. Le tout isolé des autres bungalows. C'est à prendre ou à laisser, on ne va plus changer d'hôtel. Maintenant, avec le recul, je juge cette "suite" un peu fatiguée, de style communiste de l'est. On a construit depuis, paraît-il, des hôtels modernistes qui déparent le site des pagodes; au moins notre bungalow s'intégrait à l'environnement.

Notre chauffeur


Au débarcadère, les chauffeurs de taxis guettent les touristes; notre choix va s'avérer excellent. Contrairement au chauffeur de Mandalay, il est bavard, et il ne craint pas de faire des commentaires sur le régime. Avec lui nous passerons quelques jours très instructifs - et aussi nous nous ferons un ami; mais les amis de voyage sont (malheureusement) amis que vent emporte (Rutebeuf); qu'est-il devenu ? Je ne dirai pas son nom, par discrétion.

Ronald avait l'habitude d'offrir des cigarettes aux chauffeurs - il disait que cela favorisait le contact. Cela semblait parfois vrai. Pourtant, depuis que je voyage seule, moi qui suis résolument et définitivement anti-tabac, je n'ai plus jamais eu de chauffeur fumeur (sauf en Ethiopie), et les contacts n'en ont jamais souffert...

En route pour Bagan



De Mandalay, le meilleur moyen pour joindre Bagan est le ferry sur le fleuve Ayeyarwaday: une excursion d'une journée, de 06 heures à 17h30, sur un rafiot pas très propre, où l'on nous sert un fish & chips à l'anglaise (souvenir de la colonisation ?); la terre rouge des rives abrite de pauvres villages; quelques arrêts attendus par la population locale, qui propose fruits et souvenirs, et les enfants qui se jettent à l'eau pour de menus cadeaux. Comme en Egypte, entre Louksor et Assouan. Une avarie, et finalement nous touchons Bagan à la nuit tombante.


L'hôtel que nous avons sélectionné est complet, le suivant sur notre liste aussi, sauf un bungalow de luxe que Ronald, comme d'habitude, obtient à un bon prix. Il fait nuit, et c'est seulement au matin que nous découvrons l'environnement.




Danse birmane


Ce soir-là, mon carnet de bord indique que nous avons mangé dans un restaurant réputé de Mandalay, mais je n'ai pas noté le menu - à vrai dire j'ai peu de souvenirs de la gastronomie birmane !! Je crois qu'à cette époque j'attachais moins d'importance à cet aspect du voyage qu'actuellement. Par contre, je me souviens parfaitement de la soirée dans une sorte de cabaret, qui présentait musiciens traditionnels cachés dans une fosse, animant danses, mimes, clowneries et jongleries. Un spectacle amateur proche du cirque. Les danseuses, très gracieuses, soulevaient à chaque pas une sorte de traîne blanche - sans jamais perdre l'équilibre ou se prendre maladroitement les pieds dans cette longue robe étroite.

Ecoles birmanes




Au hasard de la route, furtives visions...

lundi 5 juillet 2010

La cité ancienne d'Inwa
















Ancienne capitale en ruine - du 14ème au 17ème -, Inwa (ou Ava) est maintenant coupée des axes routiers par des canaux et des rivières, ce qui explique que nous ayons dû emprunter un bateau (message précédent); les sites sont très dispersés dans la campagne, et à l'intérêt des vestiges anciens s'ajoute l'intérêt de la vie villageoise d'aujourd'hui (en se disant bien que les gens ici sont habitués aux touristes, et que les campagnes dans les zones interdites doivent être encore plus pauvres).

Les cultures ont tout envahi, et on a la surprise de découvrir des statues ou des stupas intégrés à la vie quotidienne.

Temples, monastères et stupas à gogo; le seul vestige du palais royal est la tour de l'horloge, surnommée la tour penchée (à cause d'un séisme); y grimper donne une drôle de sensation.

Très gai la balade en carriole, surtout si on choisit le "grand tour" (les groupes se limitent, comme d'habitude, aux sites les plus spectaculaires); on s'attarde dans les fermes, on regarde la fabrication en série des bols des moines, on traînaille à droite et à gauche; sur le parcours juste quelques routards à pied...

dimanche 4 juillet 2010

Transports locaux




Voiture et chauffeur étant restés sur l'autre rive, nous avons emprunté les transports locaux... l'état des routes justifiant ce choix !

De paya en kyaung et de kyaung en paya
















Après cet intermède nous avons traversé le pont (à pied, forcément) et exploré l'autre rive; une succession de pagodes et de monastères rivalisant de beauté et de richesse dans cette région qui fut résidence royale; je vous épargne les noms des différents endroits et vous offre quelques photos. Certaines pagodes renferment de superbes fresques plus ou moins bien conservées. Oui le Birmanie est une terre de pagodes de couleurs vives, de moines et de profonde piété.

samedi 3 juillet 2010

Le repas des moines







Pas loin du pont, le monastère Maha Ganayon est le but de tous les groupes (et nous avons suivi le mouvement): à 11 h, tous les jours, on peut assister au repas des moines.

Ce monastère moderne est un centre vivant, hébergeant des milliers de moines - beaucoup de novices - selon une discipline stricte. L'intérêt ici n'est pas architectural (le temple est neuf), mais social.

Les moines ne travaillent pas et n'ont pas (officiellement) de revenus fixes: leurs repas sont assurés par la population, pour laquelle c'est un devoir sacré. Le spectacle est fascinant: les gens arrivent avec de grands marmites ou de grands paquets, se disposent en une rangée, et les moines font docilement la file avec leur grand bol noir à couvercle; ce dernier rempli, ils se rendent dans un immense réfectoire et s'installent le long de grandes tables; le tout dans un silence parfait. Les moines âgés semblent recevoir un traitement de faveur.

Les photos sont de Ronald; moi, je l'avoue, j'étais plutôt choquée 1/ par le voyeurisme des touristes (les groupes se disputent les plus belles places et brandissent caméras et matériel sophistiqué) 2/ par cette soi-disant générosité des donateurs, visiblement des notables; réelle charité ou manoeuvre ostentatoire ? Les dons ne sont pas des préparations maison, mais des repas industriels; les donateurs ne font que la distribution 3/ la mise en scène générale, qui doit rapporter gros au monastère (l'attraction est payante)

Promeneurs, promeneuses...







Ce pont n'est pas seulement fréquenté par des touristes ou des petits vendeurs; des moines - en route d'un monastère à l'autre ?? Et aussi quelques jolies - et très jeunes - coquettes demoiselles dont le rôle me laisse perplexe. L'occasion de quelques belles photos.

Le pont U Bein




Pour ceux qui aiment les précisions, le plus long pont en teck du monde, 1,2 km... Piétonnier, il domine le lac Taungthaman, où la pêche se pratique toujours de façon artisanale. Endroit très romantique, parcouru par les groupes internationaux, ce qui attire plein de petits vendeurs de babioles (l'école semble un souci secondaire), chargés d'améliorer les revenus familiaux. Sont tous charmants, ces gosses, et rompus aux techniques commerciales: on peut difficilement leur résister.

vendredi 2 juillet 2010

Amarapura




A peine deux jours à Mandalay, et nous frisons l'overdose de pagodes et de monastères... C'est que tout est organisé pour pousser le touriste vers ces sites à la fois somptueux et étonnants, et l'écarter des quartiers ordinaires où il pourrait percevoir le son de la contestation. Bien entendu cela n'est pas propre à la Birmanie. Toutefois il ne faut pas oublier que la plupart des temples ont été restaurés grâce au travail forcé.
Cependant, malgré des conditions de vie vraiment difficiles, le peuple birman se montre particulièrement souriant et accueillant. Nous en aurons la preuve lors de notre visite à Amarapura.
Amarapura (11 km de Mandalay) est une ancienne capitale royale du Myanmar; la ville moderne n'accueille pas d'étrangers, qui sont tous dirigés vers le fameux pont pietonnier U Bein et les vestiges des environs. C'est l'excursion que nous entreprenons le troisième jour.
Photos: des portraits que je trouve réussis

jeudi 1 juillet 2010

Le thanaka


Avec l'écorce broyée de cet arbre, on obtient une crème hydratante, qui sert de protection solaire et de décoration originales... C'est la grande coquetterie des femmes birmanes de toutes conditions et particulièrement charmant.

Un pot de cette crème était à notre disposition dans l'hôtel de Bagan. Je n'ai pas essayé.
Les femmes birmanes sont jolies, souriantes et peu farouches - mais sans vulgarité; elles se laissent volontiers photographier.