lundi 1 mars 2010

Golmud


Qui aurait l'idée de faire des photos de cette ville sinistre ? Ville minière (sel de potasse), noeud ferroviaire et routier. Grandes avenues et blocs d'appartements à la communiste. Donc je n'ai pas de photos... Pourtant, quand nous y parvenons, à l'issue d'une étape mouvementée et épuisante, nous sommes contents ! Nous voulons un hôtel digne de ce nom; il y a bien une adresse dans le LP, mais Tenzin ne connaît pas la ville et peine à le trouver; finalement il nous débarque dans un hôtel plutôt récent, où l'anglais le plus élémentaire n'a pas cours... Le hall immense et prétentieux est tapissé de photos de la construction du chemin de fer Pékin-Lhassa et de la nouvelle gare: certainement l'endroit où logeaient les ingénieurs.

Tenzin se renseigne sur la route du lendemain: nous le sentons stressé, car la ville de Dunhuang est située dans une autre province et il n'y est jamais allé ! J'ai bien une carte routière, mais - comme la plupart des chauffeurs que j'ai connus - on dirait qu'il ne peut pas la lire, il lui faut des conseils verbaux.

Une douche nous semble un luxe suprême, et le repas - des petits plats sur une table tournante servis par de jeunes serveuses pépiantes comme des oiseaux - très amusant.

Le lendemain, à 8h, l'heure convenue, Tenzin ne se présente pas. Attente de plus en plus inquiète. Nous n'avons aucun moyen de le joindre et la voiture n'est pas dans le parking. A 10h, nous sommes certains qu'il nous a laissés tomber... La réceptionniste non anglophone - mais pas idiote - fait venir un jeune homme bien sous tous les rapports, un certain Henry.

C'est une longue histoire, mais elle mérite d'être racontée. Henry - anglophone parfait - comprend notre problème. Il nous trouve une voiture (photo) et un chauffeur, à un prix correct; nous partons immédiatement; ce chauffeur ne parle évidemment pas anglais; première étape: le plein de carburant, et puis il nous emmène dans un quartier pauvre - et là, changement de chauffeur; étrange, mais que pouvons-nous faire ? Avec ce chauffeur n°2, nous partons cependant sur la grand-route et ne sommes heureusement pas stoppés par les postes de police à la sortie de la ville (Henry nous a conseillé de dire que nous étions des "amis" du chauffeur, car il n'a pas l'autorisation de quitter la province); enfin loin de la ville sur la route dégagée, nous respirons ! Erreur ! le portable du chauffeur sonne, il discute, nous explique quelque chose que nous ne comprenons pas et fait demi-tour... Je vous passe notre état d'esprit et les détails du retour. L'explication nous attendait à l'hôtel: Tenzin ne s'était pas réveillé... Penaud, très penaud le pauvre, d'autant plus qu'Henry lui fait payer notre course inutile (que les coeurs sensibles se rassurent, j'ai remboursé Tenzin plus tard; j'avais honte d'avoir douté de son honnêteté).

Le résultat de ces contretemps: nous avons quitté Golmud vers 12h30, avec devant nous une longue étape, et bien entendu, la police nous a arrêtés à la sortie de la ville; mais les papiers de Tenzin étaient en ordre et nos passeports ont plu au sévère militaire.

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