mardi 9 mars 2010

Le Xinjiang


Nous avons quitté Dunhuang en avion, pour Urumqi, la ville principale du territoire autonome du Xinjiang. C'était tard le soir, et nous avions réservé une chambre au "Tak Hotel", un palace très moderne à la chinoise (que je décrirai plus tard); une voiture de l'hôtel nous attendait à l'aéroport, avec un jeune groom très bavard (Tony).

Tout le long du trajet, Tony nous a prévenus: ici ce n'est plus la Chine, c'est le Xinjiang; et il n'y a plus de Chinois, mais des Ouighours. Lui est un Ouighour, ce dont il est très fier, comme il est fier du Xinjiang, qui est, selon lui, le plus beau pays du monde.

C'est la réalité, les Ouighours ne sont pas des Chinois, mais des turcophones; leur langue est très proche de l'ouzbèque, et leur culture aussi. Ils sont musulmans. Autrefois le Xinjiang s'appelait le Turkestan chinois et fut convoité aussi bien par les Russes que par les Anglais. Le hasard des guerres et des intrigues a fait que le Xinjiang est resté sous obédience chinoise. Il connaît la même situation que le Tibet, convoité pour son sous-sol (pétrole, gaz, charbon, uranium), en révolte perpétuelle contre le pouvoir central, il subit la colonisation chinoise à outrance.

Dernièrement des émeutes graves ont eu lieu au Xinjiang, et les journaux en ont très peu parlé. Pourtant les Ouighours méritent autant le soutien et la sympathie que les Tibétains; mais ces derniers bénéficient de l'immense charisme du Dalai lama, tandis qu'il est facile d'associer les Ouighours musulmans aux courants terroristes.

Nous ne passions qu'une nuit à Urumqi (nous y reviendrons); après avoir laissé le gros de nos bagages à l'hôtel, nous nous sommes envolés avec seulement un sac à dos pour Khotan (Hetian en chinois), une ville au sud du Taklamakan. Sur la place du 1er mai, la colossale statue de la paix: Mao et un héros ouighour (dont j'ai oublié le nom) se serrant la main. Une dérision.

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